Deux clubs orléanais ont dominé les débats depuis le début de XXème siècle : le CASG et l’ASO.
Le premier, à vocation laïque et ouvrière, deviendra le FCO et conservera une tradition formatrice. L’ARAGO, patronage catholique, deviendra le club de la ville, promis à un destin extra-régional.
Fondé en 1903, le Club Athlétique de la Société Générale (puis CA des Sports Généraux) domine les débats sur les bords de Loire : champion du Centre en 1929 et 1935, le club devient l’Olympique Club Orléans (l’OCO) et remporte trois titres régionaux en 1941, 1943 et 1954. En 1964, l’OCO fusionne avec le Cercle Louis Rossat de St Jean de la Ruelle (entente OCO-Rossat) puis avec l’Entente Sportive des Halles d’Orléans en 1968 pour donner naissance au FC Orléans.
Ancré désormais à Saint-Jean-de-la-Ruelle depuis les années 1960, le FC Orléans devient le FC Olympique de Saint-Jean-de-la-Ruelle en 1982. Ses couleurs restent le rouge & noir.
Mais c’est bien l’ASO qui va tirer son épingle du jeu dans l’orléanais.
L’Arago Sport d’Orléans, maître de la région dans les années 1940 :
L’ASO est aussi fondé au début du siècle précédent. Elle provient de la fondation de la Conférence Saint-Paterne en 1899, rebaptisé plus tard Club Athlétique Saint-Paterne, puis Arago Sport d’Orléans, en 1902. Les couleurs du club sont le blanc et le rouge et jouent au stade de la rue Moine, à Orléans. Le nom d’Arago relate la mémoire d’un commandant de bataillon mort lors de la guerre de 1870, tué par les Prussiens.
L’ASO débute dans le championnat de Promotion d’Honneur du Centre à la toute fin des années 1920. En 1934, l’Arago accède à la Division d’Honneur du Centre et y remporte six titres régionaux en six saisons : 1942, 1944, 1945, 1946, 1947 et 1948, sous la coupe de Jules Vandooren, entraîneur-joueur, ancien international français et défenseur à Lille.
L’ASO atteint par deux fois la finale du CFA, en 1947 et 1948. A l’époque, le champion régional n’accède pas à la division supérieure. Ces multiples saisons fastes de l’ASO leur donnent le droit d’accéder à la troisième division française. Lors de ces deux saisons, les champions régionaux se qualifient pour une phase finale. Par deux fois, l’ASO échouera en finale. Le 15 juin 1947, l’ASO est opposé au FC Gueugnon. Le vainqueur de cette finale inscrira pour la première fois son nom au palmarès. Les champions de Bourgogne/Franche-Comté emmené par Laurent Perpère gagne par 2 buts à 1 et se voient remettre le trophée par Jules Rimet.
Place désormais à la CFA, nouvellement créé en 1948, pour l’ASO qui deviendra le club phare du département et se forgera une renommée au niveau national, notamment par ses résultats en Coupe de France.
Les exploits en Coupe de France des années 1940 et 1950 :
En 1945, l’ASO (DH) atteint les quarts de finale de la Coupe de France en éliminant le Red Star (D1) au tour précédent à Angers(2-1), et opposera une grande résistance au futur vainqueur de l’épreuve, le Racing Club Paris (D1), ne s’inclinant que sur le plus petit des scores, 1-0, avec un but de Philippot.
L’année suivante, en 1946, l’Arago (DH) fait encore parler de lui en sortant à domicile, sur un terrain gelé, le stade de Reims (D1), sur des buts de Vaucouleurs et Guy (2-1). L’Equipe titra même : “Les Rémois sesont laissés déborder par les jeunes poulaisn de Vandooren, plein de verves, d’allant, mais à la technique simple et rude.” Au tour suivant, l’ASO et le Stade Français (D1) se neutralisent par deux fois. Le Stade Français arracha l’égalisation (1-1) en fin de match sur un but hors-jeu non signalé par le juge de touche. Au deuxième match, les deux équipes se séparent sur le même score, Mandaluniz répond à l’ouverture du score de l’orléanais Vaucouleurs. Il faut donc disputer un troisième match. Cette fois-ci, l’Arago est défait au Parc des Princes (2-1) et Jules Vandooren se cassa la jambe lors de ce match.
Orléans (DH) retrouve quelques années plus tard de nouveau le Racing Club Paris (D1), en 1949. Bernard Bienvenu est désormais l’entraîneur de l’Arago, lui qui a participé en en tant que joueur à l’épopée de 1945. Et une nouvelle fois, un match ne suffit pas à départager les deux clubs. Sur la première opposition, l’Arago démarre bien la partie en menant au score, mais un doublé de Quenolle, malgré les blessures de Wadoux et Leduc, permet aux parisiens d’arracher la prolongation (2-2). Orléans reprend l’avantage mais Kaminski remet les deux équipes à égalité en toute fin de prolongation (3-3). Les orléanais s’aperçoivent que le ballon est crevé une fois ramassé au fond des filets, mais l’arbitre valide tout de même le but, ce qui est contraire au réglement. Lors du second match, le défenseur André Fontaine se blesse rapidement et laisse ses coéquipiers en infériorité numérique quasiment tout le match. Ils s’inclinent 1-0 sur un but de Quenolle, encore.
Lors de la saison 1954-1955, l’Arago (CFA) de Pierre Bini, ancien rémois et stéphanois, élimine Sète (D2) sur le score de 3-1, à la rue Moine, en 32ème de finale. Au tour suivant, les orléanais sortent une nouvelle fois un club professionnel, Perpignan (D2). Le match se joue à Carcassone et Orléans s’impose 2-1.
Dernier fait marquant de l’ASO en Coupe de France, la victoire en 64ème de finale face au FC Nantes (D2), en 1959, avec de nouveau Jules Vandooren sur le banc orléanais.
L’Arago navigue entre le CFA et la DH dans les années 1950 et 1960 :
Quatre coupes du Centre glanées en 1951, 1953, 1956 et 1957 complètent un palmarès unique dans le Loiret qui impose le club au sommet du football régional. Malheureusement, en 1956, l’Arago termine à la douzième place du championnat et redescend en DH. Mais les orléanais ne resteront qu’une saison à ce niveau, réalisant plus tard le doublé coupe du Centre/championnat de DH en 1957.
Le football féminin à partir de 1970 :
La première équipe féminine de football dans le Loiret a été créé en 1970 par Bernard Ranoul. Fier promotteur du football féminin dans le département, il mènera l’équipe féminine en finale du championnat de France en 1975, défait par l’équipe de Reims composée de nombreuses internationales françaises et étrangères, sur le score de 5-0.
La D2 en ligne de mire pour l’Arago dans les années 1970 :
Après un retour de quatre années au niveau régiona à la fin des années 1960, l’USO retrouve le CFA en 1970. L’Arago Sport d’Orléans participe au premier championnat de France de division 3 en de 1971.
La fusion en 1976 au sein de l’US Orléans, nouvellement fondée en 1972, entraîne le club sur le chemin du foot professionnel.
1976: L’Arago Sport Orléans devient l’Union Sportive Orléans Arago. Le club est en division 3.
1978: L’USO Arago remporte le championnat de D3 groupe Ouest et accède en 2e division.
1979: Pour sa première saison en D2, l’USO Arago termine 9e sur 18. Cette année là, “Arago” disparait du nom du club.
1980: L’USO accède à la finale de la Coupe de France contre Monaco (D1). Les jaunes et rouges perdent 1-3 dans un Parc des Princes acquit à leur cause.
1985: L’US Orléans finit 4e du groupe A de Division 2. Son meilleur classement à ce niveau.
1989: Coupe de France: Victoire historique de l’USO au Parc des Princes contre le PSG (D1) 0-4 en 8e de finale. Au retour, les deux équipes se séparent sur un match nul 3-3. Les orléanais seront sorti en 1/4 par Monaco (D1). Défaite 1-2 à La Source et match nul 3-3 à Louis II.
1992: Confronté à des difficultés financières importantes, le club dépose le bilan et arrête la section “pro” le 5 mars 1992. Le 1er juin, l’Assemblée Générale décide de changer le nom du club qui devient: USO 45 Football dont l”équipe sénior est engagé en DH.
1995: L’USO remporte le championnat de DH Centre et accède en National 3.
1998: Le National 3 devient le CFA2. L’USO termine 14e de son groupe et redescend en DH.
2002: Avec une seule défaite au compteur, l’USO remporte le championnat DH. Les jaunes et rouges réalisent le doublé en remportant le Coupe du Centre.
2004: L’USO termine deuxième du groupe G de CFA2. Après les barrages, le club accède en CFA. Les orléanais remportent une nouvelle Coupe du Centre.
2005: Pour sa première saison en CFA, l’USO termine 3e.
2006: La réserve de l’USO remporte le championnat DH en étant invaincu et accède ainsi en CFA2.
2007: Orléans s’impose 3-0 à Ajaccio (L2) au 8e tour de la Coupe de France. Les jaunes et rouges seront sortit par Lens (L1) en 16e de finale 1-3.
La réserve finit dans la zone de relégation, elle redescend en DH.
2009: L’USO est élu meilleur club amateur de France chez les jeunes.
2010: L’USO accède au championnat National. Les jaunes et rouges terminent premiers du groupe D de CFA avec 103 points et seulement 3 defaites en 34 matchs.
2011: L’USO termine 9e pour sa première saison en National. Le club change de nom et devient Orléans Loiret Football. Les statuts du club changent en juillet: Orléans Loiret Football est animé par deux structures juridiquement complémentaires: la SASP Orléans Loiret Football et l’association US Orléans Loiret Football.
2012: L’USO réalise un très beau parcours en Coupe de France en se hissant jusqu’aux 8e de finale (défaite contre Quevilly, le finaliste, 2-0 ap). En 32e, les orléanais réussissent l’exploit de sortir Clermont, club de Ligue 2 (0-0, 5-3 tab). En championnat, les jaunes et rouges finissent 7e.
2014 : Nouveau record d’affluence au Stade de la Source pour un match de National lors de USO – Paris FC, le 2 mai 2014 (2-0), avec 5120 spectateurs. Cette victoire permet au club d’assurer son ticket pour la montée en Ligue 2. Le 23 mai, après un match nul à Luzenac (3-3), l’USO est championne de National.
2016 : Après la descente en National en 2015, l’USO termine 2ème derrière Strasbourg et retrouve la Ligue 2.
2017: Le Stade de la Source établit un nouveau record d’affluence lors de la 37ème journée face à Clermont (2-2) avec 6 791 spectateurs. L’USO termine 18ème en Ligue 2 et se retrouve en barrage face au Paris FC, 3ème de National. Orléans remporte la double confrontation deux fois 1-0 (2-0 cumulé) et valide son maintien.
2018 : Les U19 de David Le Moal sont demi-finaliste de la Coupe Gambardella. L’aventure s’arrête aux portes du Stade de France après la défaite 5-2 contre le Tours FC.
Pour en savoir plus sur l’histoire du club et notamment sur l’époque Arago, rendez-vous sur le blog de l’usoarago.
En Championnat :
1978 : Champion de D3 groupe Ouest : accession à la D2
1984 : Champion de DH (équipe réserve)
1995 : Champion de DH : accesion en National 3
2002 : Champion de DH : accesion en CFA 2
2004 : Vice-champion du groupe G de CFA2 : accesion en CFA après les barrages
2006 : Champion de DH (équipe réserve)
2010 : Champion du groupe D de CFA : montée en National
2014 : Champion de National
En Coupe de France :
1980 : Finaliste : défaite 3-1 contre Monaco (D1)
En Coupe du Centre :
2002 : Vainqueur : victoire 2-0 contre Joué-les-Tours (DH)
2004 : Vainqueur : victoire 2-1 contre FCO Saint-Jean-de-la-Ruelle (DH)
2016 : Vainqueur : victoire 3-2 contre Châteauneuf/Loire (DHR)
En Coupe Gambardella :
Demi-finaliste : défaite 7-2 contre l’OGC Nice
2014 : Huitièmes de finaliste : défaite 0-2 contre le Stade Brestois
2018 : Demi-finaliste : défaite 5-2 contre le Tours FC
En Championnat féminin :
2010 : Champion de DH
2011 : Champion de DH
2013 : Champion de DH
2017 : Champion de DH
2018 : Champion de DH
En Coupe du Centre féminine :
2002 : Vainqueur
2004 : Vainqueur : victoire 6-1 contre Blois (DH)
2010 : Vainqueur : victoire 4-1 contre Tours (DH)
2016 : Vainqueur : victoire 4-3 contre Tours (DH)
2018 : Vainqueur : victoire 3-1 contre Tours (DH)
En Coupe du Loiret Féminine :
2004 : Vainqueur : victoire 11-2 contre Ladon
2013 : Vainqueur : victoire 4-0 contre Semoy
2017 : Vainqueur : victoire 2-1 contre la SMOC
Distinctions :
1981 : Meilleur club amateur de jeunes (FFF)
1984 : Meilleur club amateur de jeunes (FFF)
2009 : Meilleur club amateur de jeunes (FFF)
2013 : Meilleur club promotionnel (France Football)
Le caractère “satirique, spirituel et mordant ” (Denis Lottin in Recherches historiques sur la ville – 1856) dont firent preuve les orléanais au cours de l’histoire leur valut le surnom attesté de guêpes ou guêpins.
Parfois, la nature se mêle aux légendes pour forcer le trait. En 1755 (Histoire des animaux – Hambourg, 1799), les orléanais observèrent des milliers de guêpes traverser la Loire par centaines d’essaims, comme ces poignées de sable du fleuve que Saint Aignan, évêque d’Orléans lors du siège de la ville en 451, armé de prières et avec le soutien du romain Aetius jeta sur les Huns d’Attila et les repoussa, chaque grain de sable se métamorphosant en guêpe agressive, selon la légende catholique.
Très inspirés, les fondateurs d’un des premiers cercles sportifs de la ville baptisèrent en 1883 leur société de gymnastique “la guêpe” (Almanach du Loiret 1884, Editions Pigelet, Michau & Cie), club qui devînt la SMOG en 1947. Le choix judicieux de cet emblématique insecte comme symbole du club de football en 1979 méritait une résurrection.
Il y a 36 ans, au Parc des Princes, lors de la 63ème édition de la Coupe de France, Orléans et Monaco s’affrontaient à Paris dans un duel où Monaco partait largement favori. En effet, les monegasques d’Ettori ou même de Roger Milla évoluaient en première division tandis que les orléanais n’étaient qu’en D2 à l’époque.
Pourtant, les hommes de Jacky Lemée auront tenu tête à la formation monegasque jusqu’à la 47ème minute et le deuxième but monegasque avant de craquer à l’heure de jeu avec le troisième but. Un début de match marqué par le but contre son camp du malheureux Roger Marette qui, quelques minutes plus tard, arracha l’égalisation à la demi-heure de jeu. Un souvenir, une épopée qui est encore dans toutes les têtes des supporters orléanais présent au Parc des Princes ce jour-là et même au Stade de la Source lors de la demi-finale contre le Paris FC (D2) 3-1 ; 1-2.
AS Monaco FC 3-1 US Orléans (1-1)
Buteurs : Marette (csc, 6ème), Emon (47ème) et Onnis (66ème) pour Monaco ; Marette (27ème) pour Orléans
Composition : Patrick Viot – Pascal Drouet, Yannick Plissonneau, André Bodji, Jacky Lemée – Bruno Germain, Roger Marette (Jacques Froissart, 81ème), Michel Albaladéjo – Ante Hamerschmit (Philippe Helbert, 81ème), Joseph Loukaka, Loïc Berthouloux
Entraîneur : Jacky Lemée