J23 – POINT PRESSE

Le POINT de notre entraîneur Karim MOKEDDEM et de notre milieu Vincent MARCEL avant La Berrichonne de Châteauroux VS US Orléans !

 

Karim MOKEDDEM

  • Avec l’enchaînement des matchs, on va commencer par le point des objectifs, parce que ça doit commencer à tirer un petit peu, non ?

Ça tire, mais c’est normal, c’est légitime, parce qu’on enchaîne le troisième match en une semaine, donc on aura quelques jours de repos derrière. Mais on enregistre des retours aussi, donc c’est cool, parce qu’il y a le retour d’Adrien Pagerie et de Vincent Marcel. Voilà, donc c’est des garçons qu’on ne pensait pas revoir peut-être sur le terrain cette saison, et ils vont être dans le groupe avec nous, donc c’est quand même positif, ça.

 

  • Demain ?

Oui, dès demain, donc c’est cool, ça.

 

  • Comment est Vincent Marcel ?

Il fait un retour après une importante blessure, donc l’idée c’est de le réintégrer, qu’il soit avec nous, qu’il reprenne un peu.

 

  • Dans une précédente interview vous aviez dit que Vincent Marcel était dans votre top 3 des joueurs les plus forts que vous aviez vu en National…

Tout à fait, je n’ai pas changé d’avis, ça c’était quand je venais d’arriver, je sais que j’en ai vu des joueurs, des très bons joueurs, mais pour moi il va vraiment dans le top 3 des joueurs les plus forts que j’ai vu en National.

Donc j’espère qu’il va reprendre son rythme de croisière qu’il avait le dernier mois avant sa blessure, il va falloir être patient, on ne peut pas lui demander tout de suite de nous faire 90min, s’il fait 60min on sera déjà content, c’est un garçon sur qui on espère qu’il va nous aider parce qu’on en a besoin.

 

  • Qu’est-ce qui fait selon toi qu’il est dans ton top 3, qu’est-ce qui le distingue des autres joueurs ?

Déjà au-delà du joueur il y a l’homme, ce qu’il dégage, parce que vraiment, j’aimais beaucoup le joueur, mais quand j’ai découvert l’homme, tu peux que l’aimer. Déjà on est en 2024, un mec qui n’a pas Facebook, Instagram, Twitter, qui ne veut pas se gangréner le cerveau avec les réseaux sociaux.

Donc déjà quand tu vois ça tu te dis le mec c’est ce qu’il veut, c’est un footballeur, c’est pas un influenceur. Regarde les réseaux sociaux de partout et tu vois qu’aujourd’hui il y a plus de footballeurs influenceurs que de footballeurs tout court. Donc déjà c’est la première des choses, et après il sent le football. Il a un talent, il n’y a qu’à repasser la vidéo du but qu’il met au match allé contre Niort. Il a ce savoir-faire, il a une connexion naturelle avec le jeu, avec ses partenaires. C’est un plaisir de l’avoir au quotidien et de l’entraîner honnêtement.

 

  • Qu’est-ce qu’il peut apporter en plus à l’équipe qui tourne bien actuellement ?

Ce qu’il sait faire tout simplement. On est dans un enchaînement de matchs, on va disputer un mois de mars à cinq matchs, donc on va avoir besoin de tout le monde. On l’a toujours dit, ce n’est pas de la langue de bois que je fais quand je dis qu’on va avoir besoin de tout le monde, et on l’a vu. Adama Niakaté il a fait son heure de jeu contre Avranches et il a été bon, Virgil Thérésin quand il est rentré il a été bon, les premières minutes de Modibo Camara… Parce qu’on ne joue pas qu’avec un joueur, il n’y a pas que Vincent Marcel, mais on sait qu’on a des garçons et notamment des jeunes qui peuvent nous aider. Et ça va être à eux aussi de tirer leur épingle du jeu sur la fin de saison.

 

  • La suspension de Loic Goujon

Loic Goujon, vous savez très bien que c’est un homme de base du système. Après c’est là aussi, comme je dis souvent, le malheur des uns fait le bonheur des autres. Donc, c’est un malheur individuel et collectif, parce que c’est le malheur de Loïc qui était triste de quitter ses collègues en cours de match.

Moi je vous dis, je m’éclate avec ces joueurs. Honnêtement, c’est vraiment un groupe fantastique, c’est un groupe qui ne fuit pas ses responsabilités, et l’absence de Loïc va être préjudiciable. J’espère que ça ne sera que sur un match. Mais c’est aussi le moment, nous, de nous adapter.

 

  • La notion de derby pour toi, est-ce qu’elle est importante sur ce match-là ?

C’est du 50-50, j’ai envie de dire. Bien sûr, l’aspect derby. Parce que moi, j’étais en face. Comme j’ai été dans l’autre camp, j’ai laissé beaucoup de gens que j’apprécie beaucoup à Châteauroux.

Mais j’ai plutôt laissé des gens avec qui j’étais en bon terme, en bon contact. J’ai toujours eu une bonne relation avec les supporters. Cette relation-là, je ne peux pas la balayer d’un revers de main, à titre personnel. Néanmoins, aujourd’hui, il y a une réalité. La réalité, c’est que depuis que tu es en national, je ne sais pas si tu as gagné un derby. Elle est là, la réalité. Je crois qu’il y a eu cinq rencontres sur les trois dernières années. Tu as deux défaites et trois nuls. La dernière victoire en compétition officielle, c’est en février 2019 contre Châteauroux en Ligue 2. Ton dernier derby gagné, c’est quand tu étais en Ligue 2. Maintenant, ça fait un petit moment que les deux clubs sont en national. Là-dessus, il y a peu d’appartenance au territoire de la part des joueurs.

Par contre, il faut qu’on se nourrisse de ça pour, j’ai envie de dire, rendre un petit peu la monnaie de la pièce aux Drouguis. Parce qu’ils nous ont beaucoup aidés contre Sochaux. Sur les premières minutes du match, je me dis « Mince, on va jouer à l’extérieur » parce que j’entends les chants sochaliens. Et d’un coup, nos supporters ont éteint les supporters de Sochaux. Ils les ont vraiment éteints. Et donc, quand tu vois ça, tu te dis « non, là, il faut qu’on fasse un truc pour eux ». Il faut vraiment qu’on se mette minable pour nos supporters. Et pour nous aussi, parce qu’on a besoin de ces points.

Il y a une réalité, on a besoin de ces points. Je le répète. Aujourd’hui, on a 33 points. Le premier relégable, il a 25 points. Donc, il ne faut pas croire que tu as… On a un coussinet, si on gagnait contre Sochaux, on aurait un petit matelas. On n’a pas gagné. Donc, comme on n’a pas gagné, on a 8 points d’avance sur la zone de relégation. Aujourd’hui, c’est important de gonfler ce matelas à 10 points. Et tant qu’on n’aura pas gonflé ce matelas à 10 points, on sera toujours dans le même objectif. Et automatiquement, si tu gonfles ton matelas à 10 points, tu te rapproches des 42 points. Donc, tu valides ton maintien. Et tu fais une 10ème victoire. Tu as 10 victoires, normalement, tu n’es pas très loin de la vérité. Donc, voilà, c’est tous ces points-là. Mais il va falloir qu’on fasse le nécessaire.

Je le répète toutes les semaines, c’est le championnat de l’humilité. Donc, quand on aura 42 points, vous me poserez la question, c’est quoi maintenant ? Oui, on part en chasse. Mais tant qu’on n’a pas ces 42 points, vous n’entendrez jamais ça de ma bouche.

Je repense aux supporters. Il y a les Drouguis qui vont faire le déplacement. Le club a aussi mis en place un ou des bus, me semble-t-il. Il va quand même y avoir un petit cortège d’Orléans.

 

  • Vous misez aussi sur ça, la venue des supporters ?

C’est important. Moi, j’ai toujours eu énormément de respect pour les supporters. Pourquoi ? Parce que le mec, il démarre sa semaine, et il se dit, moi, là, je m’organise pour aller voir le match d’Orléans. Ils l’ont fait à Nîmes, comme je l’ai dit. Ils l’ont fait à Ajaccio. Ils l’ont fait un petit peu partout. Ils nous suivent. Et là, ils vont le faire encore à Châteauroux. Donc, par rapport à ça, les mecs, ils passent du temps, ils passent de l’argent. Donc, c’est la moindre des choses. Arrivera ce qui arrivera. Mais par contre, il faut qu’on y laisse notre vie sur le terrain. Il faut laisser sa vie sur le terrain dans ces matchs. Là, un peu plus peut-être, parce qu’il y a cette rivalité de clochers, mais aussi parce qu’il faut respecter les supporters. Moi, c’est surtout pour les supporters. Je veux qu’on laisse notre vie sur le terrain. C’est important là-dessus, parce que, je te dis, ça leur donne beaucoup d’estime et de respect.

 

VINCENT MARCEL

  • C’est un plaisir de te revoir, on n’attendait pas ton retour aussi tôt !

Écoutez, moi aussi, je suis très content d’être là, ça me fait plaisir. Revenir avec le groupe, ça me fait énormément plaisir. Franchement, sincèrement, ça m’avait manqué. Maintenant, j’ai fini cette longue étape de blessures, en espérant que ça ne revienne plus, et avancer et continuer à travailler pour progresser et aller de l’avant.

 

  • Petit rappel de ta blessure ?

En gros, j’ai eu une luxation des fibulaires, au niveau de ma cheville gauche. J’ai reçu un tacle durant le match contre Dijon où la gaine qui tenait mes fibulaires a été déchirée. J’ai dû me faire opérer pour la faire recoudre et la remettre en en bonne place, on va dire.

 

  • Tu t’es blessé à un moment où tu es très fort. Comment as-tu vécu ce moment-là, quand tu sors et que le verdict tombe ?

Écoutez, je ne vous cache pas que ça été très dur. Je ne vais pas mentir. Ça a été très, très dur, parce que, il fallait se relever, fallait réfléchir à tout ça, parce que moi, ce qui est opération choses comme ça, je ne connaissais pas du tout, il fallait penser à tout. Et dans une période où je me sentais plutôt bien, ça a tout coupé. Mais j’ai eu le soutien de toute ma famille et de toute mon équipe. Franchement, j’ai été vraiment agréablement surpris par le soutien que j’ai reçu de mes coéquipiers et du staff, qui ont tous été présents. Pour moi, ça a été un moment difficile, mais j’ai réussi à relativiser, relever la tête et à voir le positif dans tout ça, même si c’est difficile de le voir je ne le cache pas, mais j’ai réussi. Aujourd’hui je reviens avec une bonne joie et un bon état d’esprit.

 

  • Quand tu te blesses, quelques jours après, il y a un nouvel entraîneur qui arrive, un entraîneur qui fait pas mal de louanges sur toi, il nous l’a redit : il considère que tu es l’un des meilleurs joueurs de National qui l’ai vu. Est-ce que ça t’a rassuré de savoir que tu allais pouvoir te guérir tout simplement et que le coach comptait sur toi ?

Sincèrement, je ne sais pas si c’est volontaire de sa part, mais en tout cas, ses mots je les ai lus et on me l’a dit, et ça m’a touché.

Ça m’a fait plaisir de me dire que, souvent, j’ai connu des changements d’entraîneurs où c’était assez compliqué pour ma part, et là, franchement, c’est la première fois de ma vie où j’ai un changement de coach, et quand il arrive, il sort ce genre de phrases, des phrases assez fortes, et ça, ça donne le sourire et une force en plus. Je sais que quand je vais revenir, j’ai du monde qui compte sur moi et que la porte sera toujours ouverte et qu’elle n’est pas fermée, malgré trois-quatre mois de disparition, entre guillemets, du terrain.

 

  • Tu es en avance sur ton retour, on t’attendait plus sur la mi-mars, fin mars, comment l’expliques-tu ?

Écoutez, c’est le travail. J’ai bien travaillé, j’ai été bien accompagné par le staff médical. Franchement, c’est comme ça. Il y a des moments, il faut prendre ce genre de choses dans le bon sens et c’est positif. Je n’ai pas forcé les choses. Tout est dans le timing de mes sensations. Je suis content de ça et je veux plus le revivre. Mais en tout cas, je souhaite vraiment à toutes les personnes qui sont blessées d’être bien entourées et de bien travailler sérieusement, parce que ça paye toujours au final.

 

  • Tu arrives au bon moment, l’équipe est le quatrième du championnat. Comment tu l’abordes ce retour ? Qu’est-ce que tu peux apporter à cette équipe, qui fonctionne bien pour l’instant.

Écoutez, je suis déjà très content pour le groupe, parce que le groupe, il tourne bien et vit bien. J’en parle souvent avec les coéquipiers ou même avec le coach, c’est un avantage pour nous quand on revient, parce que on est obligé de se dire qu’il faut mettre la barre haute. Il faut être au bon moment et il faut bien le faire, parce que si on arrive et que l’on n’est pas directement dans la dynamique, c’est difficile de rattraper ce train.

Là, ils sont bien partis et moi, ce que je peux leur apporter déjà, c’est ma joie de vivre. Après le reste, je vais essayer d’apporter mes qualités sur le terrain, celles qui étaient là avant ma blessure, et pousser encore plus pour apporter des choses qui manquent, même si, sincèrement, je ne vois pas grand chose actuellement qui manque.

 

  • Ce soir, on peut s’attendre à quel Vincent Marcel sur le terrain ? L’entraineur nous a dit que tu avais au moins 60 minutes dans les jambes ? Donc on se dit que physiquement tu es bien.

Physiquement, je suis bien. Franchement, j’ai bien travaillé durant ces deux mois. J’ai bien travaillé physiquement. Ça fait maintenant trois mois que j’attends ce jour avec impatience. Maintenant, on y est, je sais ce que j’ai à faire. Je ne dis pas que je le réussirai, mais la seule chose que je suis sûr et certain, c’est que je me donnerai les moyens.

 

  • En tout cas, tu fais un retour dans un bon contexte où l’équipe tourne bien et aussi pour un gros match le Derby. C’est sympa de revenir dans un contexte comme ça où on sait qu’il va y avoir des supporters qui vont faire le déplacement et que ce sera une belle affiche ?

C’est une très bonne affiche, un bon stade, c’est un bon petit derby. Donc, j’espère que tous nos supporteurs seront présents pour nous donner de la force, parce qu’on aura besoin d’eux, c’est très important qu’ils soient là à nos côtés, et je pense qu’en famille avec le groupe et les supporters, tous ensemble réunis, on va essayer de faire quelque chose de bien, de beau, et c’est vraiment une bonne affiche pour un retour. Franchement, je ne pouvais pas rêver mieux.