Déclaration de Cyril Courtin, Président et actionnaire de l’US Orléans
Je prends la parole aujourd’hui car les propos blessants qui m’ont été attribués dans la presse ces derniers jours, inexacts et sortis de leur contexte, nécessitent des explications par respect pour le club, les joueurs et joueuses, les supporters et les Orléanais.
Les joueuses de l’US Orléans sont en colère ? Je les comprends, je comprends le sentiment d’injustice qu’elles éprouvent à se voir retirer budgétairement le bénéfice d’une nouvelle saison en D2 pourtant arrachée sportivement.
Les suiveurs de l’USO et les amoureux du football sont indignés ? Je les comprends également mais je le suis tout autant de voir la situation actuelle caricaturée et assimilée à une forme de mépris du football féminin.
Je n’ai jamais décidé de sanctionner, ou pire encore, de supprimer l’équipe féminine de l’USO. J’ai dû annoncer à l’équipe première féminine, la semaine dernière, la décision difficile de réduire le budget qui leur est alloué, entraînant de facto leur repositionnement en championnat de D3. Cette décision est, malheureusement, tout sauf arbitraire.
Je me suis engagé pour un projet de long terme mais aussi et surtout pour éviter le dépôt de bilan de l’USO. Dans les conditions actuelles, l’USO connaît chaque année un déficit de 2 millions d’euros dans ses dépenses de fonctionnement. L’urgence aujourd’hui est d’assurer la survie du club dans sa globalité, des sections masculines, féminines et de la formation avec un passage couperet devant la DNCG courant juin.
Pour rappel, en janvier 2024, la DNCG a rétrogradé le club en National 2 en raison de son endettement, l’enjoignant à apporter des garanties sérieuses rapidement pour maintenir le club en National. Depuis plusieurs mois, c’est bien la pérennité du club qui est en jeu et c’est dans ce contexte que j’ai décidé de m’engager, en avril 2024.
C’est dans cette perspective, et après avoir épuisé toutes les options qui pour beaucoup, compromettaient l’avenir du club à moyen-terme, que nous avons dû à contre-cœur envisager le repositionnement de l’équipe féminine.
Nous avons, avec l’équipe dirigeante et l’Association, cherché des solutions pour maintenir nos joueuses en D2, sans succès en l’absence de ressources et d’aides nouvelles, pourtant sollicitées. L’option d’un maintien de l’équipe en D2 avec un budget réduit a été proposé par la direction dans des discussions mais abandonnée, faute de consensus.
Dans le contexte budgétaire critique qui est le nôtre, le choix du repositionnement de l’équipe féminine ne signifie pas que le football féminin ne serait pas valorisé à l’USO. Croyez-moi, il l’est.
Il ne l’est pas assez malheureusement dans le modèle économique qui prévaut aujourd’hui dans le football français, le déficit de fonctionnement des équipes féminines étant bien souvent comblé par les branches masculines des clubs. C’est la raison pour laquelle aujourd’hui, seules des équipes a minima en Ligue 2, bénéficiant de droits de diffusion, parviennent à maintenir une section masculine et une section féminine professionnelles.
Nous ne saurions nous satisfaire de cet état de fait, surtout lorsqu’il contraint notre club à prendre une décision qui est injuste sportivement, et souhaitons donc trouver, avec le concours de la LFFP, des pouvoirs publics mais aussi de nouveaux partenaires, un moyen de maintenir un budget nécessaire de 550 000€ pour l’équipe féminine de l’US Orléans en Division 2.